La construction et la démolition simultanées d'éoliennes créent une situation unique
Le long de l'E411, entre Aische-en-Refail et la sortie 11 à Perwez, huit éoliennes seront démantelées et remplacées par sept turbines plus hautes et plus puissantes. Ce projet de coopération entre Eneco et Engie a débuté en 2017 et a été approuvé par la Région wallonne fin 2020. Cinq éoliennes ont été démantelées au cours du mois de juillet. Les trois autres seront démantelées dans les prochains jours. Les nouvelles éoliennes seront livrées en août.
Plus haut et plus puissant
Grâce à ce projet, la production actuelle pourra être triplée. Aujourd'hui, les huit éoliennes produisent environ 25 000 MWh par an, et avec ce nouveau parc éolien, elles pourront produire plus de 70 000 MWh par an. Les nouvelles éoliennes sont dotées de nouvelles technologies et sont donc plus puissantes. Les tours sont également plus hautes d'environ 30 m et les pales plus longues, ce qui leur permet de capter plus de vent et donc de produire plus d'électricité. Mais cela nécessite aussi plus d'espace entre les éoliennes pour éviter les turbulences.
Recyclage
Les éoliennes démolies fonctionnent encore parfaitement. Trois d'entre elles serviront de pièces de rechange. Pour celles-ci, l’acier des tours sera recyclées et le générateur et d'autres pièces seront réutilisés dans d'autres projets. Les cinq autres seront entièrement reconstruites sur d'autres sites en Europe.
Les distances entre les éoliennes n'étant plus les mêmes, les nouvelles éoliennes doivent être reconstruites sur un autre site. Cela permet de démolir les fondations des éoliennes actuelles et de remettre ces sites dans leur état d'origine afin qu'ils puissent être utilisés pour l'agriculture.
"Les morceaux de béton des fondations sont actuellement enlevés et envoyés dans un centre de recyclage, où ils seront cassés en morceaux et utilisés pour les fondations de nouvelles routes, ou refaits en béton", explique Romuald Servaye, chef de projet chez Eneco. "En automne, ces puits de fondation seront recouverts et nous retirerons les câbles afin qu'ils ne restent pas dans le sol. Le trou est ensuite comblé avec de la terre provenant d'autres travaux de terrassement, et la couche supérieure est recouverte de terre fertile pour l'agriculture."
Un projet unique
Le projet est unique en ce sens que la démolition de l'ancienne ferme et la construction de la nouvelle doivent être surveillées simultanément. Les éoliennes doivent également continuer à fonctionner le plus longtemps possible pendant les travaux de démolition.
De plus, l'une des éoliennes est financée par une coopérative entre la municipalité et les résidents locaux. C'est pourquoi le projet est également suivi de près par le bourgmestre Jordan Godfriaux et l'échevine de l'énergie et de l'environnement Véronique De Brouwer : "Avec ce projet vert, nous saisissons l'occasion de produire de l'énergie verte dans notre commune. Près de 20 000 personnes peuvent utiliser cette énergie, ce qui représente le double de notre population."
Chauves-souris et oiseaux
Ce qui est également intéressant dans cette histoire de repowering, c'est que nous pouvons utiliser l'expertise de l'ancien parc éolien pour prendre des mesures et mener des études biologiques de la faune et de la flore existantes. Deux mesures clés ont été prises. Michaël Lavry, chef de projet éoliennes chez Engie, explique : "Nous savons que les chauves-souris ont tendance à sortir lorsque les conditions météorologiques leur sont favorables, c'est-à-dire lorsqu'il ne pleut pas et qu'il ne fait pas trop chaud. Nous avons donc prévu un système de bridage, où les éoliennes sont arrêtées pour éviter les collisions avec les chauves-souris".
"Une deuxième mesure a consisté à réaliser une étude environnementale. Nous avons identifié toute une liste d'espèces d'oiseaux qui sont revenues dans la région malgré les éoliennes. Le gouvernement wallon nous a également demandé de prendre toute une série de mesures environnementales en matière d'agriculture. Par exemple, en hiver, nous continuons à nourrir les oiseaux qui reviennent dans la région et dans un rayon de 3 km. Un hectare par éolienne est utilisé à cet effet. ", conclut M. Lavry.
La fin des travaux est prévue pour la fin de cette année ou le début de l'année prochaine. Cela dépendra des conditions météorologiques.